Jean-Luc THOMAS & David HOPKINS – Translations

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Jean-Luc THOMAS & David HOPKINS – Translations
(Hirustica)

JLThomas-DHopkins-TranslationsQuand un bourlingueur rencontre un autre bourlingueur, les frontières flanchent, s’évanouissent, voire disparaissent pour ne laisser place qu’aux racines et aux branches. Translations est le récit de cette rencontre, en même temps qu’un lieu de rencontre pour plein de récits invitant à faire le tour… sinon du monde, de plusieurs mondes, à partir d’un ancrage celtique qui ne cherche pas à se cacher, juste à se parer d’autres couleurs, glanées au gré de l’appel du large.

Musiciens-voyageurs, telles sont les cartes d’identité de Jean-Luc THOMAS et David HOPKINS, alias « HOPI ». L’un est Breton, l’autre est Breton.. d’adoption, Irlandais d’origine. Ces bourlingueurs sont aussi des collectionneurs. Ils collectionnent les voyages comme les instruments (les flûtes pour le premier, les percussions pour le second) et ont été de plusieurs aventures musicales parmi les plus créatives : DIBENN, HASTAŇ, KEJ, SERENDOU et des duos avec Michel GODARD, Yvon RIOU, Lydia DOMANCICH, Ravichandra KULUR pour Jean-Luc THOMAS ; BARZAZ, GUICHEN QUARTET, BLEIZI RUZ, STOK AN DANS, TOUD’SAMES, etc., pour David HOPKINS.

Leur collaboration artistique ne date pas non plus d’hier, puisque THOMAS a participé à l’album Parallel Horizons de HOPI (2004) et et au quartette qui en jouait la musique sur scène, HORIZON (avec Yann HONORÉ et Philippe TURBIN). Depuis lors, leur complicité musicale n’a cessé d’élargir ses horizons, qu’ils soient parallèles comme transversaux, et a abouti à cet album, lui-même parallèle à deux autres projets, Le Bois qui chante et Flutorama.

Ces Translations labourent le terreau celtique (jigs et reels irlandais, plinn et gwerz bretons) avec un sens affiné du décalage horaire qui permet d’incruster d’autres timbres, d’autres parfums. Ainsi le bodhran cède-t-il la place au tambour à fente en bambou, au cajon, au hang, à la sanza, à l’angklung, au bendir, au davul, à la kalunga, au bomba, alors que la flûte traversière en bois convie ses petites sœurs à façonner des mélodies aux sinuosités lumineuses et rayonnantes (avec parfois l’aide discrète de l’électronique et de traitements logiciels du son).

Pas renfermés sur leurs trophées, Jean-Luc et David ont convié des représentants de la jeune génération bretonne à faire la route ensemble. Charlie LUCAS (basse, hajouj), Gabriel FAURE (violon, saz), Timothée Le BOUR (saxophones) et Jean-Luc LE MOIGNE (gaida) se sont prêtés au jeu et ont prêté leurs sons à des morceaux qui larguent les amarres de fort envoûtante manière.

La Pygmy Jig se distingue avec ses bruitages vocaux et un solo de basse extra-terrestre, Gaidounitsa vire à l’Est avec une épaisseur instrumentale qui vaut bien celle des tarafs, An Eured projette ses contours flottants dans quelque suave zone onirique, Marrakesh Jig invite à danser irlandais chez les Gnawas, Ozone en rajoute une couche dans la celtitude métissée, comme pratiquement tous les autres morceaux, à l’exception de Benny’s Barndance et Rattiguns, où les deux compères s’offrent une session dépouillée en véritables solitaires avec leur viatique de base, flûte et bodhran.

Faisant souffler les vents sur la Terre, tannant les peaux pour qu’elles se lèvent dans le vent, les « traductions » de THOMAS et HOPKINS font état d’une fraîcheur d’inspiration qui ne tarit à aucun moment. Voilà des Translations dans lesquelles il fait bon se perdre…

Stéphane Fougère

Site : http://www.jeanlucthomas.com/projets/duo-thomas-hopkins/

Label : www.hirustica.com

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