TRI YANN – La Belle enchantée

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TRI YANN – La Belle enchantée
(Marzelle – Coop Breizh)

tri-yann-la-belle-enchanteeLe dernier album original de TRI YANN, Rummadou, remontait à début 2011. Depuis plusieurs mois, la parution d’un nouvel opus se faisait attendre et en ce printemps 2016, celui-ci est enfin arrivé. Avec quarante-six années d’activité au compteur, on aurait pu craindre que le groupe ne se repose sur ses lauriers et se contente de gérer le capital sympathie dont il bénéficie. Il n’en est absolument rien et les Trois Jean, qui sont en fait huit, nous livrent une fois encore un album très réussi.

La première chose qui frappe est cette superbe pochette. Cette dernière est issue d’un panneau de lit, intitulé La Conception, réalisé par le sculpteur et peintre Georges LACOMBE et visible au musée des Beaux-arts de Quimper.

Le thème retenu pour ce nouvel enregistrement est celui des contes et légendes, de Bretagne, des pays celtes et d’ailleurs. Ceux-ci nous transportent dans des univers fantastiques, oniriques et intemporelles. Des personnages légendaires, existants ou ayant existé se retrouvent dans des situations imaginaires. L’Ankou (la représentation de la Mort en Bretagne) se retrouve ainsi précipité en enfer (L’ankou, la libertine et le Ménétrier) tandis qu’Aliénor d’Aquitaine se voit prendre part à la deuxième croisade (Aliénor en Arrabie). Le bal des morts-vivants nous narre les fréquentations nocturnes et douteuses dont est victime de la gare désaffectée de Camors.

Si on excepte Sant Efflam hag ar Roue Arzur (Saint Efflam et le Roi Arthur), un traditionnel issus du Barzaz Breizh, décliné en deux versions, bretonne et française, avec le renfort vocal de KOHANN et de Clarisse LAVANANT, tous les titres proposés sont des compositions originales.

La Bayadère et le Roi est une transposition d’un conte plutôt féroce d’Alphonse ALLAIS. La Belle enchantée, adapté d’un conte inuit, est une très belle chanson d’amour qui au fur et à mesure gagne en intensité et dont le final instrumental est soutenu par des musiciens du Bagad de Saint Nazaire.

Un joli instrumental s’insère dans ce recueil, The velvet otter, avec la participation d’une jeune harpiste prometteuse, Amandine ALCON.

Le premier extrait de l’album, La bonne fam au courti, surprenant rond de Loudéac aux sonorités électros a au départ de quoi déconcerter, mais il n’a rien de dissonant et se révèle en définitive très séduisant.

L’ensemble du CD est cependant d’une couleur musicale plus coutumière, du folk-rock aux influences médiévales, traditionnelles ou encore progressives (L’ermite et le connétable en est un bel exemple), sans se départir toutefois de touches électroniques opportunes.

On devine volontiers à l’écoute qu’il y a eu un énorme travail derrière cette nouvelle production. Les textes, qu’ils soient en breton, gallo ou vieux français sont très bien écrits, les mélodies aux climats riches et variés sont accrocheuses et l’ensemble est admirablement interprété.

Finalement, peu importe les étiquettes qu’on voudra lui accoler, ce nouvel album prouve que les TRI YANN savent se renouveler sans se trahir et que l’inspiration ne leur fait pas défaut.

Site : www.tri-yann.com

Didier Le Goff

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