Asmus TIETCHENS – Soirée fantastique

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Asmus TIETCHENS – Soirée fantastique
(Auf Abwegen)

Même s’il s’agit d’un mini album de trois titres seulement, il semble utile d’en dire quelques mots parce que le musicien concerné ici s’appelle Asmus TIETCHENS et qu’il reste l’une des dernières grandes figures de la musique électronique et expérimentale allemande. Nous nous souvenons de lui avec le projet LILIENTAL avec notamment PLANK et MOEBIUS (1976, paru en 1978), et tous les amateurs de ce genre de musique se doivent de connaître ses travaux qui se dévoilent au gré d’une discographie impressionnante. Avec Soirée fantastique, nous embarquons pour un univers singulier où la musique et les sons proposés ont un lien particulier avec le silence.

 En effet, musique et silence sont unis par une même force invisible. Le titre d’ouverture, Soirée fantastique 1, se dévoile très lentement, avec ce silence du début qui laisse place à une ambiance synthétique, aux allures fantomatiques et avec un arrière-goût indus et métallique. La musique semble s’évaporer dans les airs. Il y a là une atmosphère de mystères, d’appel à la réflexion méditative que seuls les rêves pourraient pénétrer.

Le titre suivant continue son exploration dans un monde imprégné d’une certaine spiritualité avec l’insaisissable Sydney Mantra, de presque huit minutes, et qui finit par hypnotiser l’auditeur avec ses sons abstraits, presque irréels, et ses rythmes répétés de percussions, comme si c’était la musique d’une cérémonie sacrée oubliée.

Nous retrouvons l’ambiance du début avec Soirée fantastique 2, qui reprend le thème du premier morceau, sorte d’étirement synthétique, évanescent et vaporeux. C’est comme si nous étions en train de flotter jusqu’à ce que la musique s’éteigne lentement, laissant place de nouveau à ce silence, porte ouverte vers un infini insondable.

Ce disque est une petite curiosité qui s’adresse avant tout aux fans de ce musicien qui aime franchir les frontières de l’invisible. Cette musique est tout à fait abordable par rapport à d’autres travaux beaucoup plus obscurs et difficiles (Fabrication, Humoresken und Vektoren). Il est cependant dommage que ce soit si court : une vingtaine de minutes de musique seulement. Deux ou trois titres supplémentaires auraient été les bienvenus.

Pour les plus curieux, s’il fallait découvrir cet artiste vraiment à part dont l’œuvre s’est fortement radicalisée au fil des années sur le plan expérimental, il est recommandé de commencer d’abord par les albums du début des années 1980, récemment réédités par Bureau B, sortis à l’époque sur Sky Records : Spät Europa, Biotop, In die Nacht ou Litia sont des albums plus rythmés, mélodiques et accessibles.

Sites : http://www.tietchens.de/
Label : www.aufabwegen.com

Cédrick Pesqué

 

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