Daevid ALLEN – Eat me Baby I’m a Jelly Bean

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Daevid ALLEN – Eat me Baby I’m a Jelly Bean
(Gas Records)

« Daevid ALLEN sings jazz » ! Tel est le sous-titre de cet album. Non, ce n’est pas un mirage, vous avez bien vu. Alors que les fans impatients attendent un nouvel album de GONG, Daevid chante le jazz ! Retour en enfance, direz-vous ? Pas du tout : en 1955, notre jeune et vaillant jazzman avait déjà… 17 ans ! Mais quel âge a-t-il donc ? Quand on a pris l’habitude de le voir sur scène affublé de son habit à ailes d’ange, on ose à peine faire le calcul !

Donc, « Daevid sings jazz », mais pas tout seul : il est entouré de Didier MALHERBE au sax alto, Larry STEIN (de Los Angeles) à la basse, Ndugu CHANCLER à la batterie (qui a joué entre autres avec Thelonious MONK, Herbie HANCOCK, Carlos SANTANA, Miles DAVIS…) et du pianiste russe Eugene MASLOV, qui se défoule ici sur une de ses compositions, l’instrumental St Petersburg Café.

Daevid a donc revêtu son plus beau costume de scène pour quitter la galaxie de la Planète Verte, afin de rejoindre le temps d’un album quelques-unes de ses idoles et leur livrer un magnifique hommage, sans nostalgie (même pendant les huit minutes du superbe My Funny Valentine), sobre, sans tambours ni trompettes comme on dit, et sans guitare glissando non plus.

Les versions de grands classiques tels que So What ? de Miles DAVIS, Gold Top de Lionel HAMPTON ou le savoureux apéritif Salt Peanuts de Dizzy GILLESPIE, servi en fin de CD, sont aussi proches que possible de leur forme (et de leur force) originale. La version de I Can’t Get Started de Ira GERSHWIN, par contre, est la toute première que Daevid ALLEN ait entendue à la radio, à Melbourne, celle d’un chanteur nommé Bobby TROUPE (souvenirs, souvenirs…). Mais que fait donc Daevid sur cet album s’il n’a pas apporté sa touche personnelle de guitare ? Eh bien !, on vous a tout dit : il chante, c’est tout !

Ah !, j’oubliais : il s’entraîne au « scat singing » aussi, avec le survitaminé Au Privave de Charlie PARKER. Et c’est un vrai plaisir que de l’entendre chantonner joyeusement, comme s’il était sous sa douche, de vieux hits qui ont bercé son enfance, et un peu la nôtre aussi.

Il est allé jusqu’à retoucher quelques textes, et en mettre là où il en manquait (Essayez donc d’imaginer So What ? ainsi : « Maybe now Y got a job ; maybe now y got a family ; maybe now y gotcha card ; a master card ». Allez, en chœur les lecteurs, on continue : « Maybe now yr on line ; maybe now yr on cable ; now yr talkin on the phone ; yr on yr mobile… »). C’est encore plus gai comme ça, non ?

Allez, un whisky, quelques « Salt Peanuts », et on se le remet !

Label : http://www.planetgong.co.uk/

Sylvie Hamon

(Chronique originale publiée dans
TRAVERSES n°4 – juillet 1999)

 

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