FESTIVAL DU CHANT DE MARIN de Paimpol
Comme un parfum oriental sur la côte armoricaine…
11, 12 et 13 août 2017
De ses débuts en 1989 sous l’appellation de « fête du chant de marin et du bateau traditionnel », en lien direct avec le patrimoine culturel et maritime de la commune côtière armoricaine nommée Pempoull en breton, soit Paimpol, le Festival du chant de marin a mué, sous l’initiative de son président Pierre MORVAN, en festival des « musiques des mers du monde », alliant le local au global… 28 ans et 13 éditions plus tard (à raison d’une édition tous les deux ans, compte tenu des six ans d’interruption, entre 1991 et 1997), le « Gouel Kan ar Vartoloded » a gardé sa ligne de conduite, invitant les musiques d’ailleurs à frayer avec les chants maritimes d’ici, dans un décor portuaire magnifié par le rassemblement ponctuel de quelques 200 vieux gréements datant du temps de la marine en bois. Si un festival invite vraiment au voyage (et tant pis pour le cliché !), c’est bien celui de Paimpol, devenu le quatrième événement culturel le plus fréquenté de la région Bretagne (après l’Interceltique de Lorient, les Vieilles Charrues et le Hellfest).
Soutenu par 1700 bénévoles (sans qui rien ne serait possible… on a beau connaître la chanson, elle reste toujours d’actualité et mérite d’être redite), pourvu de 7 scènes nichées dans le port paimpolais, présentant quelque 160 groupes et 2000 artistes, le Festival du chant de marin a, pour son édition 2017, pris le risque d’explorer « les routes de l’Orient » et donc d’ouvrir sa programmation à des univers artistiques lointains qui, en général, ne garantissent pas aux manifestations « festives » un franc succès en termes d’entrées et de fréquentations, du fait de la méconnaissance de ces cultures du Grand Est, et des musiques qui s’y jouent.
Durant trois jours, Paimpol a pourtant fait entendre des sons peu entendus, voire inouïs, provenant d’Istanbul, de Samarcande, de Bombay, de Calcutta, de Singapour, de Tokyo, et a entraîné son public de Madagascar en Sibérie. Et le patrimoine breton, dans tout ça ? Aucunement oublié, bien au contraire ! Outre quelques têtes d’affiche toujours actives, le Festival du chant de marin a eu la bonne idée de programmer nombres d’artistes et de groupes bretons ouverts aux gammes et modes orientaux, entre autres… Quant au chant de marin proprement dit, il était comme d’accoutumée à tous les coins du rue, sur tous les quais, dans toutes les cales des bateaux, ainsi que toutes les formes caractéristiques de la culture bretonne (cercles de danse, défilé de bagads, festoù-noz…).
Prôner l’enracinement tout en favorisant l’ouverture, affirmer l’authenticité pour mieux soutenir la créativité, telle est la ligne d’horizon vers laquelle le Festival du chant de marin s’est dirigée une fois de plus, tout en révélant sa dimension humaine, conviviale et solidaire. Sans chercher à battre des records dans une « course çà l’échalote » du chiffre, il peut se targuer d’avoir, cette année encore, fait le plein de festivaliers, dont le nombre s’élèverait a priori à 155 000, en attente d’un bilan plus détaillé. De quoi partir confiant sur de nouvelles routes et hisser à nouveau les voiles en 2019, année où le festival paimpolais fêtera ses trente ans !
Photos : Sylvie Hamon et Stéphane Fougère
Diaporama photos :
Suite de l’article et des diaporamas photos du Festival Chant de Marin :
11 août 2017 : Les Vaches Sacrées de la Compagnie Paris Bénarès |
12 août 2017 : |
13 août 2017 : |
Site du Festival : https://www.paimpol-festival.bzh/fr/
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