Joji HIROTA with the LONDON METROPOLITAN ORCHESTRA – Japanese Folk Songs II

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Joji HIROTA with the LONDON METROPOLITAN ORCHESTRA –
Japanese Folk Songs II
(ARC Music / DOM)

Maître des percussions taïko et de la flûte shakuhachi et chanteur, le natif de Hokkaido Joji HIROTA n’est pas de ces musiciens traditionnels s’évertuant à donner une image très « éternelle » ou consensuelle de la musique japonaise. Il y a quand même une constante dans son approche artistique qui laisse dubitatif : on ne trouvera en effet dans ses réalisations aucun koto ou shamisen. Soit Joji HIROTA est fâché avec ou a une sainte horreur des instruments à cordes traditionnels japonais, soit ses propres appétences musicales l’ont conduit à faire des choix.

Ses divers projets tant scéniques que discographiques, que ce soit avec son groupe de percussionnistes taïko ou sous seul nom, ont montré qu’il a une vision très personnelle de la façon de présenter une musique japonaise d’inspiration traditionnelle ou folklorique. Ainsi, après The Gate (Real World) et Japanese Folk Songs (ARC Music), le bien mais platement nommé Japanese Folk Songs II continue d’exploiter une formule esthétique unique qui consiste à interpréter des chants folkloriques de diverses régions et îles du Japon avec ses instruments habituels (shakuhachi et percussions) et… un orchestre à cordes parfaitement occidental. Après le CZECH PHILHARMONIC COLLEGIUM sur le premier volume, c’est au tour du LONDON METROPOLITAN ORCHESTRA de s’y coller sur ce second chapitre, la perspective étant de présenter ce répertoire folklorique nippon avec un habillage qui concilie les instrumentations classiques de l’Est et de l’Ouest.

Les amateurs qui s’attendaient à écouter une « pure » formation traditionnelle nipponne risquent donc d’être déconcertés par cette approche fusionnelle même pas tendance (pas d’instruments électriques ou électroniques ici !) qui voit violons, violoncelle, viole et harpe entourer avec beaucoup de grâce et de solennité le shakuhachi et le chant de Joji HIROTA ou des chanteuses japonaises qui ont aussi été conviés ça et là.

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Pour annoncer derechef la couleur, l’album s’ouvre sur une adaptation de chants originaires de la région de Fukushima (Shin Soma Bushi). Ce choix n’est évidemment pas innocent, Joji HIROTA ayant cherché à travers cette sélection de chants folkloriques à redonner force et espoir à tous ceux qui ont été affectés par le tsunami survenu en 2011. Et à l’instar du précédent volume de « Folk Songs », deux chorales d’enfants – dont les écoles ont été détruites par le tsunami – viennent faire craquer les cœurs les plus sensibles sur Children’s Songs Medley II et Otemoyan Suite, toujours sur fond de cordes classiques affectées. Séquences émotion garanties…

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L’album comprend huit adaptations de thèmes traditionnels et se clôt sur une nouvelle version pour cordes, harpe et shakuhachi de Pure Joy – une composition que Joji HIROTA avait préalablement enregistrée sur son tout premier LP de 1981, The Wheel of Fortune – ici rebaptisée Through the Hourglass.

Hormis Akita Ondo, une pièce dansante plus relevée, interprétée par un chœur masculin et soutenue par des tambours (mais mis en retrait dans le mix, quand même !), l’ensemble du disque baigne donc dans une atmosphère empreinte (pour ne pas dire noyée) de délicatesse et de préciosité qui ne craint pas de confiner à la « joliesse » et que l’on trouvera, selon les goûts et les moments, kitsch ou émouvante, profonde ou compassée, saugrenue ou recherchée… ou peut-être tout cela à la fois.

Stéphane Fougère

Site : www.jojihirota.com

Label : www.arcmusic.co.uk 

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