MATCHING MOLE – Smoke Signals

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MATCHING MOLE – Smoke Signals
(Cuneiform/Orkêstra)

Pour ceux d’entre vous qui ont un amour immodéré pour le son de Canterbury, le label Cuneiform continue de vous gâter avec, cette fois, la publication d’un concert totalement inédit à la prise de son exceptionnelle.

Comme nous pouvons l’apprendre dans les lignes du désormais incontournable Aymeric LEROY, après un an d’activité intensive, deux albums et une foule de performances, MATCHING MOLE était déjà sur le point de se séparer, Robert WYATT ne s’estimant pas capable de mener à bien la carrière d’un groupe en tant que meneur.

Parti de la simple intention de faire un album de chansons pop, le premier album de MATCHING MOLE, avec son ambiance intimiste et particulière, faisait plus office d’album solo du batteur que d’un réel travail de groupe, en dépit de la présence de gens aussi talentueux que Phil MILLER, Bill McCORMICK et David SINCLAIR.

C’est suite au départ de ce dernier, remplacé par Dave McRAE, que le groupe prendra une direction plus homogène, tourné vers de longues pièces instrumentales improvisées, comme illustré sur le second album studio. D’ailleurs, sur les dix titres proposés ici pour un peu plus de cinquante minutes, la moitié sont issus de Little Red Record, Instant Pussy étant le seul titre représentant leur premier album, où WYATT s’essaye à quelques vocalises – seules traces de chant sur tout le présent disque, le reste étant constitué de courtes improvisations et d’introductions diverses.

L’incendiaire Marchides, devenu pour l’occasion, March Ides, est découpé en deux parties ; l’une aussi abrupte que l’originale, la seconde jouée tout en downtempo, presque méconnaissable.

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Un inédit, Lything & Gracing, véritable cerise sur le gâteau, composé par Phil MILLER (futur HATFIELD AND THE NORTH et NATIONAL HEALTH), clôture l’album du bout de ses douze minutes d’anthologie dans le plus pur style canterburyen…

S’il n’est, à mon sens, pourtant pas aussi décisif que la sortie de Playtime de NATIONAL HEALTH, paru en 2001 sur le même label, Smoke Signals reste néanmoins un document unique et exceptionnel, un témoignage ponctuel et précis, une chance inespérée de s’immerger dans ce que fût le quotidien de ce groupe à la carrière éclair que fût MATCHING MOLE. Il n’apporte pas de lumière particulière sur ce que nous savions déjà, mais se contente seulement de le prouver et de le démontrer à tous ceux qui n’en étaient pas encore convaincus. C’est déjà pas mal.

À noter, le superbe travail artistique qui réhabilite de manière bien sympathique les deux taupes, ici en pâte à modeler, qui ornaient déjà la pochette du premier album, dans un livret aux riches couleurs.

Domenico Solazzo

(Chronique originale publiée dans
TRAVERSES n°9 – août 2001)

Label : www.cuneiformrecords.com

Distribution : www.orkhestra.fr

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