MEÏKHÂNEH – La Maison de l’ivresse

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MEÏKHÂNEH – La Maison de l’ivresse
(Autoproduction / Cas Particuliers)

meikhaneh-la-maison-de-l-ivresseNouveau venu dans la sphère des musiques pèlerines, le trio MEÏKHÂNEH distille une mixture sonore qui évoque immanquablement les grands espaces indomptés, venteux et arides, de ceux qui remettent l’être humain à sa vraie place sur le globe… Sauf que, dans cet tableau panoramique, on serait bien en peine de pointer du doigt un décor précis, celui-ci étant en perpétuelle métamorphose, non seulement d’un morceau à l’autre, mais tout aussi bien dans un même morceau.

Le chant guttural et diphonique de Johanni CURTET renvoie immanquablement aux steppes mongoles, mais celui de Maria LAURENT est incontestablement imprégné du fado, du blues et se pare volontiers de teintes orientales.

A ces glottes vocales s’ajoutent les cordes pincées d’une guitare sans domicile fixe. Les sons d’un luth dombra et d’une vièle morin-khuur renforcent bien sûr l’inspiration centre-asiatique, mais les couleurs rythmiques des percussions de Milad PASTA (tombak, udu, daf…) saupoudrent l’ensemble de délicieuses épices moyen-orientales. Du coup, on chavire de steppes mongoles en steppes iraniennes à travers lesquelles surgissent quelques échos et mirages des quartiers populaires de Lisbonne…

De même, plusieurs langues sont utilisées d’une chanson à l’autre, pas tant pour seulement brouiller les pistes, mais parce que MEÏKHANEH emprunte la plupart de ses textes à des poètes d’origines différentes : portugais (Eugénio de ANDRADE), mongol (Dolgoryn NYAMAA), hongrois (Attila JOZSEF) et iranien (Sohrâb SEPEHRI). Un chant traditionnel mongol et un chant en langue créée de toutes pièces complètent ce viatique discographique pour auditeurs nomades.

Les débuts discographiques de MEÏKHANEH s’apparentent certes à un voyage sur la Route de la soie, mais proposent comme un « itinéraire Bis » fait maison qui s’écarte des circuits trop balisés. La Maison de l’ivresse promise par le titre de ce EP est la traduction française du terme « meïkhaneh », inspiré par la poésie persane, et le parcours qui y mène abonde lui aussi en paysages capiteux. Toute âme vagabonde y sera donc en terrain à la fois inconnu et familier.

Sites : www.meikhaneh.com

Stéphane Fougère

 

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