Tony CONRAD R.I.P.

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TonyConradLe compositeur, violoniste, réalisateur et vidéaste Tony CONRAD, de son vrai nom Anthony Schmaltz CONRAD, est décédé le 9 avril 2016 à l’âge de 76 ans.
Natif de Baltimore, Tony CONRAD s’est très vite immergé dans la scène underground new-yorkaise des années 1960. 

Profondément inspiré par les idées du mouvement avant-gardiste Fluxus, il intègre le Dream Syndicate, ou Theather of Eternal Music, avec La Monte Young,  Marianne Zazeela, Angus MacLise et John Cale (et parfois Terry Riley), avec lesquels il donne naissance à une musique d’improvisation collective fondée sur le drone (bourdon), à l’instar des musiques indiennes, jouant des notes tenues pendant des heures…
C’est de cette époque que date l’une des compositions les plus remarquables de musique minimaliste de Tony CONRAD, Four Violins, qui ne sera publiée qu’en 1997, dans le coffret Early Minimalism. Un autre enregistrement de cette époque a été publié en 2000 chez Table of the Elements, Inside the Dream Syndicate Volume 1 : Day of Niagara. C’est à ce jour le seul enregistrement édité du Dream Syndicate, La Monte Young se refusant à sortir d’autres enregistrements de cette aventure musicale pionnière…
Toujours dans les années 1960, Tony CONRAD s’est essayé au rock avec John Cale en rejoignant le groupe The Primitives, fondé par un  certain Lou Reed. Ce dernier et Cale formeront par la suite un autre groupe dont le nom est celui d’un livre trouvé par hasard (?) chez Tony CONRAD, The Velvet Underground…
Parallèlement à la musique, Tony CONRAD s’est aussi investi dans le cinéma expérimental, laissant des œuvres phares comme The Flicker, Film Creatures, Coming Attractions…
En fait, la toute première œuvre musicale de Tony CONRAD à être sortie en disque est celle qu’il a conçue et enregistrée avec le groupe libertaire franco-allemand Faust en 1973, Outside the Dream Syndicate, considérée comme un opus majeur témoignant du croisement entre minimalisme et krautrock. Elle a influencé notamment plusieurs groupes de la mouvance post-rock, comme Gastr Del Sol, ou des compositeurs comme Rhys Chatham et Jim O’Rourke.

Si Tony CONRAD s’est par la suite tourné vers l’enseignement, c’est à l’occasion de la réédition en CD d’Outside the Dream Syndicate qu’il fera son retour discographique avec Slapping Pythagoras, en 1995. La même année, il a joué pour la première fois sur scène avec Faust l’opus Outside the Dream Syndicate (réédité en CD pour l’occasion en version Deluxe). Cette version live a également fait l’objet d’une sortie en CD chez Table of the Elements.
De nombreux autres enregistrements, nouveaux et anciens, ont depuis été publiés en CD, témoignant de l’importance – tardivement reconnue – de la place de Tony CONRAD dans la musique contemporaine minimaliste.
Toutes nos condoléances à sa famille et à ses proches.

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