Albert MARCŒUR – Plusieurs Cas de figure

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Albert MARCŒUR – Plusieurs Cas de figure
(Label Frères)

 

Même si certains l’ont surnommé le Frank ZAPPA français, Albert MARCŒUR s’est tout de même créé un univers musical bien à lui : chansons faussement naïves aux paroles très souvent suggérées par les petits événements de la réalité quotidienne et servies par une musique très écrite et assez complexe inspirée par de multiples influences (pour les connaître, allez donc voir la liste sur la page de liens du site internet d’Albert MARCŒUR, www.marcoeur.com).

Depuis 1974, date de la sortie du premier album, MARCŒUR s’entoure de ses frères Gérard et Claude et de quelques musiciens « fétiches » pour constituer cet esprit de clan que l’on ressent encore plus depuis la sortie du huitième album, Plusieurs cas de figure.

D’abord, le label (Label Frères) puis les conditions de vente (uniquement par le biais du site www.marcoeur.com) sont symboliques d’une volonté de se protéger, de se focaliser plus directement vers son public, celui-ci cherchant volontairement (et non passivement comme fait en général le  « grand » public) à se procurer les disques de MARCŒUR. Il faut dire que la mise en route du site internet a été un sacré soulagement, car il n’était plus vraiment possible d’obtenir l’ensemble de sa discographie (sauf encore les deux derniers albums, Sports et Percussions et M,a,r et cœur comme cœur).

Le plus triste était de ne plus pouvoir trouver le fameux double CD Albert MARCŒUR présente… sorti chez Baillemont qui regroupait les quatre premiers vinyles (entre 1974 et 1984). Mais aujourd’hui, Albert MARCŒUR nous fait un grand plaisir en nous annonçant la réédition du premier album. Nous attendons les prochains avec impatience.

Mais revenons à ce dernier joyau qu’est Plusieurs cas de figure, où sont décrites de manière plutôt acerbe des personnalités comme Anne SINCLAIR, Brigitte BARDOT, Lady DI ou encore Robert HOSSEIN. Ce qui marque dans un premier temps, c’est la plus forte présence de l’éclectique Elise CARON (qui chante sur cinq des treize titres) et l’importance qu’Albert MARCŒUR a accordé aux instruments acoustiques. La participation de l’Orchestre national d’harmonie ne fait que renforcer le sentiment d’un album plus classique que rock.

Mais MARCŒUR ne s’est pas pour autant calmé, car les paroles de ses chansons n’ont jamais été aussi piquantes envers nos célébrités : à Anne SINCLAIR, « Montre–nous tes poils. T’as pas grand’ chose à faire » ; à B.B, « Ton tout dernier mariage m’a fait beaucoup de peine ; à ton age, c’était pas la peine » ; ou encore « Le metteur en scène HOSSEIN a été élevé au sein. Autant ça se voit au teint, autant ça se sent aux selles, aussi ». Je vous épargne la suite, qui plonge en plein délire scato. Pour ce cas-là, je veux bien admettre qu’il y ait du ZAPPA là-dedans.

Ainsi, le MARCŒUR nouveau est encore plus corrosif que jamais (bien plus en tout cas que sur le précédent album, M,a,r et cœur comme cœur. Il ne nous plus qu’à espérer le voir évoluer avec son groupe sur une scène.

Unique « lieu » de vente : son site www.marcoeur.com

Patrick Robinet

(Chronique originale publiée dans
TRAVERSES n°10 – janvier 2002)

Lire notre entretien avec Albert MARCŒUR

 

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