COPERNICUS – Immediate Eternity II

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COPERNICUS – Immediate Eternity II
(Nevermore / Moonjune Records)

copernicus-immediate-eternity-IIEncouragé par une certaine reconnaissance médiatique, le prophète de « Nevermore » COPERNICUS met à jour sa discographie, et met plus particulièrement en valeur son opus majeur originellement paru en 2001, Immediate Eternity, en rééditant ses versions les moins connues. Rappelons effectivement que ce disque, qui va de pair avec un livre du même titre, faisait en quelque sorte office de « come-back » après plusieurs années de silence discographique, que COPERNICUS avait mis à profit pour ciseler les contours de sa philosophie du « Rien n’existe » et sa vision de la réalité subatomique. Les assauts punk des débuts, ainsi que les béances improvisées et bruitistes, ne sont plus que des souvenirs dissous dans la Non-Existence, au profit d’une approche jazz-space-rock-fusion plus lisible (et écoutable) pour un être humain normalement constitué.

COPERNICUS avait enregistré Immediate Eternity dans l’Équateur, avec des musiciens du cru (THE NOMADS), rompant avec des années de collaboration en compagnie de Pierce TURNER et Larry KIRWAN (qu’il retrouvera plus tard…). Immediate Eternity est donc à la fois un nouveau départ (musicalement parlant) et une œuvre à part, que COPERNICUS a eu la présence d’esprit de ne pas chercher à décliner en clones subséquents.

En revanche, il a enregistré plusieurs versions de ce disque : l’une avec des paroles en anglais, l’autre en espagnol. Deux ans plus tard (soit en 2003), COPERNICUS, toujours entouré des musiciens équatoriens, avec lesquels il a donné plusieurs concerts, a souhaité réenregistrer Immediate Eternity, la première mouture ne lui paraissant pas satisfaisante en terme de qualité d’enregistrement. Il a donc effectué une nouvelle session d’enregistrement, dans un autre studio offrant plus de confort technologique.

Et parce qu’il avait envie qu’un maximum d’Occidentaux aient accès à son message, COPERNICUS a effectué quatre versions, chacune dans une langue différente ; en anglais, en espagnol, en allemand et en français. Cette dernière version (L’Éternité immédiate), quasiment pas diffusée à l’époque, a été rééditée en 2013. En dépit d’une bonne volonté et d’une extrême générosité, cette « french version » n’était peut-être pas la plus urgente à sortir, et paradoxalement pas celle qui puisse permettre à tout Francophone de mieux capter le message copernicusien (la faute en incombant à d’inévitables obstacles linguistico-structurels), ni de « sentir le principe de Non-Existence » (comme l’auteur invite pourtant à le faire dans ce disque).

Bref, la langue dans laquelle COPERNICUS s’exprime le mieux étant l’anglais, c’est avec plus de conviction qu’on découvrira et qu’on tentera d’appréhender la troublante vérité de la conscience subatomique telle que définie dans l’Immediate Eternity II. Ici, il n’y a pas de « french yaourt » à craindre. COPERNICUS déroule ses harangues avec plus d’aisance, et même si l’on ne capte pas toutes les subtilités de ses raisonnements sidéraux et sidérants, on perçoit mieux la musicalité des mots et la théâtralité de leur mise en abîme.

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Pour le reste, Immediate Eternity II présente le même contenu qu’Immediate Eternity (premier du nom), soit les mêmes dix morceaux dans le même ordre, mais dans des versions sensiblement différentes, certaines étant plus courtes, d’autres au contraire s’étalant plus à loisir ; et au total, Immediate Eternity II dure 5 minutes de plus (69 minutes) que la version d’origine.

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Les textes sont consignés dans le livret, qui comporte une nouvelle note rédigée par le « double humain » de COPERNICUS, et la pochette a été repensée. La première couverture, pourtant impressionnante, qui représentait la tête de COPERNICUS noyée dans une explosion volcanique sur fond de trou noir, fait ici place à un graffiti laconique que l’on jurerait griffonné dans un ascenseur entre deux étages, dans la lignée des dernières réalisations de COPERNICUS, Cipher and Decipher et Worthless !. On appréciera le décalage entre l’aspect basiquement punk de la pochette et la musique finement élaborée et travaillée du disque. C’est sans doute un effet de distorsion dû à l’impitoyable éclat de l’Absolue Vérité quantique, qui balaiera d’un coup de poussière d’étoile cette humanité faible et inconsistante vouée à la destruction…

Bref, vous souhaitiez une porte d’entrée en bonne et due forme dans la réalité de COPERNICUS ? Optez pour Immediate Eternity II !

Site : www.copernicusonline.net

Stéphane Fougère

Lire aussi notre article/entretien : COPERNICUS n’existe pas

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