L’Agence Culturelle Bretonne

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L’Agence Culturelle Bretonne

Historiquement partie intégrante de la Bretagne, le département de Loire-Atlantique (autrefois Loire-Inférieure) a été séparé de sa région d’origine en 1941 par un décret du régime de Vichy et il appartient aujourd’hui à la région des Pays de la Loire. Cette séparation a fait l’objet de nombreuses contestations mais jusqu’à présent cette situation demeure inchangée et ce découpage absurde perdure.

Cela n’a heureusement jamais empêché la Loire-Atlantique d’être partie prenante dans le renouveau de la culture en Bretagne depuis cinquante ans. Plusieurs musiciens, chanteurs ou groupes majeurs sont d’ailleurs issus de ce département (Gilles SERVAT, TRI YANN, EV, HAMON-MARTIN pour n’en citer que quelques-uns).

Situé dans un lieu emblématique de la ville de Nantes, le Quai de la Fosse, l’Agence Culturelle Bretonne (ACB) a été créée en 1995 dans le but de fédérer les associations de Loire-Atlantique liées à la culture bretonne.

Respectivement chargée de communication et coordinateur au sein de l’ACB, Alixia THUAU et Yves AVERTY y accueillent et y renseignent le public. Tous deux animent également une émission attachée à la culture bretonne sur des radios nantaises, Radio Fidélité et AlterNantes FM.

* Entretien avec Alixia THUAU et Yves AVERTY

Pouvez-vous nous parlez des débuts de l’Agence Culturelle Bretonne ?

Yves AVERTY : Les débuts de l’ACB remontent plutôt en 1995 même si l’association a été déclarée fin 1993. C’est quand elle s’est installée ici où nous sommes aujourd’hui, 24 quai de la Fosse, dans un local ouvert au public, dans l’Espace Jacques Demy tout près de la Médiathèque, qui est un lieu de passage.

Quelle est le but de l’Agence qui plus est à Nantes ?

Yves AVERTY : Le but de l’Agence, qui pourrait être en fait partout en Bretagne, c’est la coordination et la communication des activités culturelles bretonnes et de tout ce qui se passe avec « l’étiquette bretonne ». On veut être une vitrine. Alors, on l’est en vrai puisque je parlais du local et il y a vraiment un local avec une vitrine et cette vitrine maintenant on la retrouve évidemment sur notre site internet, sur tous les moyens que nous utilisons pour communiquer. L’autre aspect de la vie de l’association, c’est d’être une entente de pays, comme toutes les autres en Bretagne, c’est-à-dire un lien entre toutes les associations qui travaillent autour de la culture bretonne.

Le fait d’être située à Nantes, c’est une facilité ou un handicap ?

Yves AVERTY : Si nous existons à Nantes, c’est parce que ce sont des nantais qui l’ont décidé, c’est-à-dire que la création de l’Agence a été conjointe entre la ville de Nantes et les associations culturelles bretonnes de la ville de Nantes à l’époque en 1993-1994. Maintenant, nous sommes l’Agence Culturelle Bretonne de Loire-Atlantique parce qu’évidemment, on s’est étendu sur toute la surface du département et aussi parce qu’il y a beaucoup plus d’associations culturelles bretonnes qu’il n’y en avait à l’époque. Ou alors, elles sont différentes ! Il y a toujours des cercles celtiques, des bagadou ou des associations qui s’intéressent à l’histoire de la Bretagne par exemple, mais il y a beaucoup plus d’associations qui se consacrent à la langue bretonne. Il y a plus d’écoles Diwan ou d’écoles bilingues, il y a des associations proposant des cours pour adultes qui se sont vraiment développées, ce qui n’était absolument pas le cas en 1993-1994.

Vous rayonnez sur tout le département. Avez-vous une visibilité importante ?

Yves AVERTY : Est-ce qu’on nous voit ? On n’est pas très grands tous les deux donc déjà, il ne faut pas être trop loin (rires).

On a une visibilité qui correspond à notre maigre budget et à nos petits moyens mais je pense que grâce à tous nos partenaires, autant nos associations adhérentes que les gens avec qui on fait des choses à l’année, on est beaucoup plus visibles. Et puis, il y a un endroit pour être visible maintenant, c’est quand même internet ! Si on tape « Culture bretonne, Nantes ou Loire-Atlantique », il est assez facile de nous trouver.

Quels sont les moyens de financement de l’Agence ?

Yves AVERTY : Nous avons trois financeurs vraiment en fonctionnement qui sont la ville de Nantes d’abord, c’est avec elle que l’association a été créée et nous sommes à presque quarante mille euros de subventions, ensuite il y a le département de Loire-Atlantique, on est à onze mille euros, c’est un bon financement pour une structure comme la nôtre. On a aussi la région administrative des Pays de la Loire qui pendant de nombreuses années avait refusé de nous donner de l’argent, puis durant deux mandats successifs nous donnait une subvention de dix mille euros et d’un seul coup l’année dernière, on est passé à cinq mille euros que nous espérons garder en 2018. Voilà à peu près le niveau de financement de fonctionnement.

Au cours de la vie de l’association, il y a eu d’autres financements publics, comme des aides à l’emploi qui se sont complètement arrêtées. On a eu quelquefois des aides de la région Bretagne pour des activités particulières, comme la fête de la Bretagne, où on avait monté il y a déjà pas mal d’années un concert en lien avec le Pays de Galles au moment de la coupe du monde de rugby à Nantes.

Après, on a nos adhérents qui nous aident quand même beaucoup. Puisqu’on était dans les chiffres, c’était autour de cinq mille euros pour 2017 et on espère toujours progresser pour 2018. On a des petites ressources, mais qui ont aussi augmenté en 2017, qui sont les ventes de notre boutique puisqu’on a une petite boutique à l’endroit où l‘on est. Et puis, pour la première fois de l’histoire de l’agence, l’année dernière nous avons eu un concert bénéficiaire, de quelques centaines d’euros mais c’est quand même ça !

Le fait que Nantes et la Loire-Atlantique soient administrativement en Pays de la Loire n’est pas handicapant ?

Yves AVERTY : Je ne le verrais pas du tout comme ça puisque je ne reconnais aucune des deux régions administratives, ni la région Bretagne, ni la région Pays de la Loire. C’est le même découpage qui fait les deux régions. Je trouve que le fait que la région Bretagne s’appelle Bretagne, c’est un vol puisque la Bretagne, c’est aussi chez nous. Il y a des gens motivés ici par la culture bretonne comme il y a des gens motivés dans la région administrative Bretagne. Il y a aussi des gens qui ne s’intéressent pas à la culture bretonne dans la région administrative Bretagne. Le problème, c’est l’officialité, le fait d’être vraiment soutenu ou non. Il y a toujours le « oui, mais » de quelques collectivités. Le problème, c’est que ce découpage entraîne autre chose, c’est-à-dire tous ceux qui « respectent ce problème », comme certains médias. Le journal Ouest France ne veut pas nous accorder la page Bretagne. Beaucoup d’articles en page Bretagne pourraient être diffusés en Loire-Atlantique. Le sens contraire, peut-être et surtout, serait aussi une très bonne chose, c’est-à-dire qu’en région administrative Bretagne, on sache ce qui se passe en Loire-Atlantique. Donc il s’arrange pour qu’on lise plus.

Le plus grand fest-noz a lieu à Rennes, c’est Yaouank, mais l’un des plus grands ensuite, c’est quand même à Nantes à la Nuit Bretonne au Château qui fait régulièrement trois mille entrées et ça le reste de la Bretagne administrative ne le sait pas forcément.

Les médias, c’est très important pour le quotidien. Il y a aussi France 3 qui a supprimé ses programmes en breton sur les ondes hertziennes en 2002. Ça fait déjà longtemps ! C’est vrai qu’on peut regarder sans problèmes les programmes en breton de France 3 ici, grâce à internet ou à certaines box. Mais le problème, c’est le hasard et une officialité à ce qu’on ait des programmes normaux chez nous également, ce qui n’est pas le cas actuellement.

Ce sont quelques exemples de cette histoire de différences mais beaucoup de nos associations sont membres de fédérations qui couvrent toute la Bretagne et on peut quand même découvrir à Nantes des artistes de toute la Bretagne qui jouent et il y a quelques villes de Bretagne administrative où il n’y en a pas plus.

Vous êtes partenaires d’événements culturels sur Nantes et la Loire-Atlantique ?

Yves AVERTY : Pour les partenariats avec les grosses structures culturelles, il y a le Château des Ducs de Bretagne pour lequel on a deux partenariats à l’année.

Les Voix Bretonnes qui ont lieu au mois de janvier est un partenariat très avancé puisque ce sont de petites formules, entre cent et cent-vingt entrées payantes pour chacun des six spectacles, mais ça fonctionne très bien. Là c’est moi qui fais la programmation artistique et c’est le Château qui fait toute la logistique.

On a un autre partenariat avec eux qui s’appelle la Nuit Bretonne, dont j’ai déjà parlé, qui est tripartite puisque c’est avec le Château des Ducs de Bretagne, la salle de musique trad. actuelle le Nouveau Pavillon et nous-mêmes. Là, c’est une plus grosse structure. Le Nouveau Pavillon est producteur exécutif de toute la soirée et est reçu par le Château.

On a un partenariat avec la Salle Vasse à Nantes qui est une salle de théâtre où on fait une soirée poésie bretonne tous les ans. On a quelquefois fait des spectacles de théâtre mais là je reviens sur ce que je disais précédemment sur les déficits (rires), donc ce n’est pas simple. Mais c’est un vrai partenariat puisque la salle nous a accordé gratuitement les techniciens et tout le matériel.

On a d’autres partenariats différents, ponctuels, on va dire, avec les collectivités puisque, par exemple avec la Mairie de Nantes, on fait une conférence annuelle des associations bretonnes. Plus irrégulièrement, mais cette année ça va être la troisième fois, on a aussi une rencontre culturelle avec le département de Loire-Atlantique. Ce sont vraiment des partenariats conséquents puisqu’il y a de l’argent et cela permet de discuter et d’avoir des projets ensemble.

Et puis, on a un partenariat avec tous nos adhérents. Quand on peut se déplacer dans les évènements organisés par nos adhérents, comme le Pardon de La Baule ou la Saint Gilles de Pornic, en tenant un stand, on le fait. C’est une façon d’être présent et de les rencontrer aussi.

Vous arrivez à connaître le profil des gens qui viennent vous voir ? S’agit-il de gens qui s’intéressent à la culture bretonne ou de néophytes ?

Alixia THUAU : Il y a un petit peu de tout. Il y a beaucoup de curieux qui passent nous voir. On a assez facilement des gens qui disent « J’ai vu de la lumière, je rentre ! ». Cela arrive assez souvent. On a aussi des gens qui arrivent avec un objectif très précis. Cela peut être pour des informations sur les Voix Bretonnes par exemple, sur un concert ou pour venir chercher l’agenda qu’on édite sur papier. Et puis aussi des gens viennent nous voir par plaisir, pour discuter, parfois en breton parce qu’ils savent qu’ici on peut parler breton.

Justement, est-il facile d’apprendre le breton sur Nantes ?

Alixia THUAU : Nantes est une des villes ou il y a le plus d’apprenant bretons adultes. C’est une très grande ville, évidemment cela facilite les choses. On n’est pas en reste pour avoir des cours pour adultes, il y a beaucoup de possibilités sur Nantes mais aussi sur le département. A Nantes, il y a à peu près deux cent apprenants adultes. Il y a des cours tous les jours. On peut en trouver, il n’y a pas de soucis.

Y-a-t-il des non-bretons qui viennent vous voir et qui sont étonnés d’apprendre que Nantes est en Bretagne ?

Alixia THUAU : Cela arrive ! C’est assez rare quand même. En général, les gens viennent par amour de la Bretagne. Il y a parfois des étrangers qui arrivent un peu par hasard, qui ne connaissent pas la situation donc on leur explique simplement les choses.

Yves Averty : Il y a les gens qui viennent de loin et pour qui il est évident que Nantes est en Bretagne. Il y a aussi les gens qui croient qu’on est les représentants de la région administrative Bretagne. Ils viennent nous demander des renseignements sur ce qu’il se passe sur les quatre autres départements. C’est logique aussi avant l’été parce qu’on a le catalogue de Goueliou Breizh ou des choses comme ça qu’on peut donner et on est capable de répondre à ces questions-là aussi.

Vous êtes combien à l’ACB ?

Alixia THUAU : on est deux salariés, Yves à plein temps depuis quelques années déjà et moi je suis arrivée il y a quatre ans. J’étais à temps plein jusqu’à assez récemment et je suis à temps partiel désormais, espérons pour peu de temps.

On a bien sur beaucoup de bénévoles qui nous aident, certains de façon très régulière pour l’informatique, pour des tâches quotidiennes comme venir nous remplacer ou faire des permanences. On a à peu près une trentaine de bénévoles pour nos événements qui viennent nous aider, chacun à sa façon.

Sortons Bretagne

Alixia, tu animes Sortons Bretagne sur radio fidélité. Peux-tu nous présenter ton émission ?

Alixia THUAU : Aux origines, il y avait une émission qui s’appelait Bretagne Magazine qui était présentée par des bénévoles. Ces derniers ont arrêté. J’ai continué à présenter un agenda au sein du magazine culturel qui était animé par Christophe COUSSEAU, qui m’a finalement proposée d’avoir une petite chronique dédiée à la culture bretonne.

Cette émission commence par un agenda complet sur une semaine suivie d’une pause musicale, en général liée à l’actualité de l’agenda, et ensuite des nouveautés, des informations, une présentation d’un évènement ou les dernières sorties des disques.

Tu t’étends à toute la Bretagne ou tu couvres simplement sur le Loire-Atlantique ?

Alixia THUAU : En général, c’est plutôt centré sur la Loire-Atlantique mais parfois, ça sort un peu du cadre. Récemment par exemple, j’ai parlé de la cinémathèque de Bretagne qui a édité un DVD sur les Sammies. Cela peut être aussi sur la Redadeg, mais là c’est vraiment sur les cinq départements donc c’est logique. Je n’hésite pas à parler du reste de la Bretagne.

Comment es-tu tombée dans la culture bretonne ?

Alixia THUAU : Vaste question ! D’abord, un peu par mes origines : ma mère est de Vitré et mon père a très longtemps vécu à Brest et à Saint Brieuc. C’est un peu classique et un peu cliché, mais adolescente, j’ai dû réécouter un peu de TRI YANN, un CD qui traînait chez mes parents. Je pense qu’on a tous un peu fait ça ! Quand on est adolescent, on se cherche une identité. C’est là que ça a commencé. Je m’y suis intéressée et j’y étais très attachée. Mes études sont passées et n’étaient pas du tout liées à ça. J’ai fait des études de commerce-marketing. Mon premier travail qui était dans le transport international ne me plaisait pas du tout finalement. J’étais au chômage et j’avais commencé les cours du soir en breton, pour moi, pour le plaisir des langues. J’avais entendu parler de la formation six mois en breton et je me suis dit que c’était le moment ou jamais. J’ai fait la formation et les choses se faisant, six mois après, j’ai eu la chance de trouver du travail à l’Agence. C’est comme ça que je suis arrivée dans le monde breton.

Tu enseignes aussi le breton ?

Alixia THUAU : Oui ! J’ai d’ailleurs commencé à enseigner le breton avant d’entrer à l’Agence, deux mois avant exactement. J’ai fini ma formation en mars 2013 et, à la rentrée en septembre, j’ai commencé à enseigner le breton pour les débutants. J’aime bien enseigner aux débutants parce qu’on fait découvrir la langue. C’est un vrai plaisir !

Bretagne Zone Heureuse :
Magazine de l’Agence Culturelle Bretonne

Yves, tu présentes l’émission Bretagne, Zone Heureuse sur AlterNantes. Depuis quand cette émission existe-t-elle ?

Yves AVERTY : C’est incroyable parce que je ne m’en souviens pas vraiment. Cela fait à peu près dix ans maintenant, je pense. Quand je suis arrivé à l’Agence le 1er décembre 2001, j’ai continué à faire ce que faisait la personne qui était avant moi ici, Claudie POIRIER, c’est-à-dire un agenda pour AlterNantes FM. J’ai fait beaucoup de radio avant, j’ai commencé en 1981 donc ça fait un moment. C’est un univers que je connais bien. Je me suis dit que c’était super cet agenda. Une fois par semaine, on enregistrait tout le programme de la semaine. Au bout de quelques années, je me suis dit que c’était complètement idiot d’avoir des liens aussi proches et de ne pas profiter plus du fait que la radio soit là pour proposer une émission plus longue, car AlterNantes et l’Agence ont été créées dans le même esprit par à peu près les mêmes personnes. J’ai appelé ça Bretagne, Zone Heureuse tout de suite. Je travaillais déjà à l’Agence depuis plusieurs années donc ça fait donc à peu près dix ans que cette émission a commencé alors que j’aurais pu la commencer plus tôt (rires).

En quoi cette émission consiste-t-elle ?

Yves AVERTY : La base de l’émission, c’est l’interview d’une ou deux personnes liées à la culture bretonne et la plupart du temps adhérentes à l’Agence Culturelle Bretonne. Après, on se permet aussi d’inviter quelquefois des artistes qui ont sorti des disques et qui n’habitent pas forcément en Loire-Atlantique. Dans mes meilleurs souvenirs par exemple, il y a Dan AR BRAZ qui est venu spécialement à Nantes pour nous, ce qui est vraiment sympathique et je le remercie encore. Quelquefois, on aborde des thèmes qui me touchent ou qui peuvent approcher les thèmes bretons. L’une des meilleures émissions, à mon avis, que j’ai faites en 2017, est une émission qui s’appelle Retour à Notre Dame des Landes avec les deux auteurs du livre éponyme, Marc LE DUC et Jocelyne RAT. Il y avait un lien important avec l’Agence puisque l’éditeur de ce livre est adhérent. Là, c’était pour mettre en avant toutes les chansons bretonnes liées aux luttes, notamment aux luttes paysannes et à Notre Dame des Landes.

Même question que pour Alixia, comment es-tu tombé dans la culture bretonne ?

Yves AVERTY : Eh bien, je ne m’en suis pas rendu compte, je suis incapable de le dire ! Je suis beaucoup plus vieux qu’Alixia (rires) et je ne suis pas tombé dedans, je me suis toujours senti breton. Je suis né en 1959 et on ne se posait pas vraiment la question de savoir si Nantes était en Bretagne ou pas. Enfin, moi, en 1959, je ne me posais pas du tout la question (rires).

Ce qu’il s’est passé, c’est plus mon accroche avec la langue bretonne qui est venue très progressivement. J’ai appris quelques mots avec un voisin qui en connaissait, comme kenavo, yec’hed mat ou des choses comme ça. C’était dans le sud-Loire, je suis des bords du lac de Grand-Lieu, un endroit où l’on n’a jamais parlé breton, ça c’est certain. Je m’y suis intéressé progressivement. Alixia a parlé des TRI YANN, moi ce n’était pas en CD mais en vinyles. J’avais 12-13 ans en 1972-73 à l’époque de l’Olympia de STIVELL, des disques de TRI YANN, de Gilles SERVAT. C’est vraiment mon adolescence. Je suis allé à mon premier fest-noz, à Saint-Mars-de-Coutais, ça devait être en 1972-73. Je pense, parce que c’est très loin, que c’était avec KOUERIEN SANT YANN. Il y a de fortes chances que c’était ce groupe-là parce qu’il n’y avait pas beaucoup de groupes à l’époque.

J’ai commencé à apprendre le breton, un tout petit peu, je n’ai pas fait l’année entière, quand j’étais en terminale parce que je m’étais inscrit pour le passer en option au bac. En 1977, c’était déjà possible en Loire-Atlantique. Je ne suis pas allé jusqu’au bout parce que les horaires étaient impossibles.

Ce qui m’a rapproché du monde culturel breton, ça a été de travailler avec un groupe de rock, le groupe EV. Cela m’a fait connaitre le monde d’aujourd’hui autour de la langue bretonne. J’ai mis du temps à l’apprendre et ce n’est pas vraiment parfait. J’ai fait une formation longue en cinq ans. C’est plus l’approche de la musique rock, ce qui est assez rare, que de la musique traditionnelle, qui m’a toujours plu, mais sans plus. Etant dans ce monde-là, ayant travaillé à AlterNantes créée notamment dans le milieu breton et m’étant intéressé de plus en plus à ça du fait que je m’occupais d’EV, j’ai participé au début de la vie de l‘ACB sans jamais imaginer qu’un jour j’y travaillerais. Grâce à mes compétences liées au spectacle et à la radio, on a créé en 1997 la Fest Yves – Gouel Erwan à Nantes, ce qui m’a engagé sur un terrain plus important lié aux associations bretonnes. Quand j’ai été candidat pour travailler ici en 2001, j’ai été embauché.

Tu as des retours d’artistes ou d’auditeurs ?

Yves AVERTY : Ce qui est bien maintenant, c’est qu’on peut partager les émissions sur Facebook et comme ça on peut avoir un retour. On peut aussi l’entendre en dehors des heures de diffusion à l’antenne. La page des podcast de notre site internet est très regardée, les gens doivent écouter les émissions. Toi-même, tu es auditeur de cette façon-là. Je vois bien les partages sur Facebook. Je sais qu’il y a beaucoup de gens, que ça marche, que les gens disent « j’aime ». Il y a un très bon retour comme ça.

Tu parlais de ton engagement auprès d’EV. Tu as été membre du CRI DU CRU, tu t’es aussi occupé des BAGAGOUINEURS. Où en es-tu de ta carrière musicale ?

Yves AVERTY : C’est amusant cette question ! J’ai passé beaucoup d’étapes. Le fait de connaitre le monde culturel breton, en breton ou pas, avec EV a fait que j’étais dans un certain milieu. Il y a eu ce gag du CRI DU CRU, le fait qu’on ait mis quelques gags en breton sur scène, chanté un minimum en breton, dans une ambiance bretonne quelquefois. On faisait une fausse émission de radio qui s’appelait le Podium de Radio Bretagne 5, en faisant comme si Radio Bretagne 5 existait, d’ailleurs maintenant elle existe, c’est ça qui est drôle pare que c’est nous qui avons créé ce nom-là. Tout ça a fait que j’étais beaucoup dans les milieux bretons. Après le CRI DU CRU sont nés LES BARAGOUINEURS parce qu’avec les deux autres qui étaient sur scène avec moi, on était dans ce milieu et on avait envie de faire ça. C’est vrai que ça a été très important dans mon implication bretonne (rires) !

Article et entretien réalisés par Didier Le Goff

Agence Culturelle Bretonne : 24 quai de la Fosse, 44000 Nantes.
Site : https://www.acb44.bzh/

Sortons Bretagne sur Radio Fidélité (https://www.radiofidelite.com/)
Emission animée par Alixia THUAU le Mercredi à 13h15 et le Samedi à 12h15.
Podcasts : http://radiofidelite.fr/fr/sortons-bretagne/

Bretagne Zone Heureuse sur AlterNantes FM (https://www.alternantesfm.net/)
Emission animée par Yves AVERTY le Jeudi à 16h30, le Vendredi à 23h00 et le Samedi à 10h00.

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