Peter PHIPPEN – Book of Dreams // Echoes of the Past // Night Song // Shadows of Dawn

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Peter PHIPPEN – Book of Dreams // Echoes of the Past //
Night Song // Shadows of Dawn
(Canyon Records)

peter-phippen-book-of-dreamsPeter PHIPPEN a d’abord été bassiste dans un groupe de country, puis de pop-rock, avant de se passionner pour les flûtes du monde entier.

C’est avec son premier album sur le label Canyon Records, Book of Dreams (1996), qu’il a commencé à faire parler de lui aux États-Unis comme flûtiste et compositeur. Il est dommage que ce disque n’ait pas été bien distribué en France lors de sa sortie, tant il aurait ravi les amateurs du genre. Peter PHIPPEN y joue de diverses flûtes (flûte de cèdre amérindienne, flûtes en bambou et deux flûtes des Andes : quena et quenacho ; cette dernière étant plus longue et plus grave) et y est accompagné d’une guitare acoustique et d’une batterie qui donnent une couleur originale à l’ensemble. On retrouve sur Book of Dreams une magnifique reprise du célèbre Scarbourough Fair de SIMON & GARFUNKEL où les flûtes remplacent les deux voix, les autres morceaux étant composés par Peter PHIPPEN et le guitariste Mike SCHLENKER, qui se livrent tous deux dans le dernier titre, Delusions, à un duel de flûte/guitare électrique étonnant.

peter-phippen-echoes-of-the-pastAvec son deuxième album, Echoes of the Past (1999), Peter PHIPPEN étonne encore par un changement radical dans l’instrumentation qui n’enlève rien à la beauté de la musique. Les flûtes sont toujours à l’honneur, mais l’Amérique du Sud a laissé sa place au Japon, et plus précisément à la flûte shakuhachi, pour des compositions plus zen renforcées par un synthétiseur discret (sauf sur Daughter of the Mist et Echoes of the Past, où ses boucles sont plus amples), qui dresse des nappes sur lesquelles les flûtes se livrent à des exercices de style dépassant l’imagination. La batterie a laissé sa place à des percussions ethniques convenant à ravir à ces atmosphères encore plus passionnées, mystérieuses et mystiques. La chanteuse Deborah HOPKINS est venue offrir quelques vocalises sur Emerald Mountain, auxquelles la flûte répond en riant ; à ce morceau est enchaîné le très oriental Fire où deux flûtes jouent un thème en parallèle, pour se retrouver parfois en duo. Ce disque s’achève sur un solo de flûte bansuri jouant avec son écho.

peter-phippen-night-songLe troisième opus, Night Song (2002), très ambiant, est réalisé entièrement en solo et radicalement différent des précédents. Peter PHIPPEN y joue successivement des flûtes de cèdre, shakuhachi, bansuri, papago (nom d’une tribu également appelée Tohono O’Odham, les « gens du désert », vivant principalement en Arizona), flûtes traversières en bambou, du whistle irlandais. Night Song apparaît comme une longue pièce méditative de douze morceaux joués avec des flûtes différentes, parfois même avec deux flûtes en même temps qui se croisent ou se répondent. Avec Night Song, Peter PHIPPEN ne nous invite pas à un voyage dans le temps comme précédemment, mais à un voyage spirituel apaisant, à savourer dans le silence et le calme…

peter-phippen-shadows-of-dawnUn nouveau CD du flûtiste américain Peter PHIPPEN est toujours un événement et la sortie du quatrième chez Canyon Records, Shadows of Dawn (2006) ne faillit pas à la règle. Entouré de David ROLL au synthétiseur et de Jason INTROWITZ aux percussions et carillons, Peter nous invite à la détente et à la méditation avec ses flûtes venues du monde entier : flûtes shakuhachi du Japon contemporaine et ancienne (de la période edo, qui débute vers l’an 1600, où le shakuhachi était réservé à un usage religieux), flûte traversière en bambou, flûte anasazi, flûtes en cèdre et en os.

Les compositions évoquent la beauté, l’amour, l’espace, l’arrêt du temps, la douceur… Et lorsque Peter PHIPPEN joue de deux flûtes à la fois ou bien qu’un écho résonne, ces impressions troublent l’oreille et portent l’esprit de l’auditeur dans des espaces encore plus lointains. Sur un titre plus rythmé, Devotion, on peut entendre avec le trio deux invités aux bols chantants et aux percussions africaines, suivi par une impression de silence (A Silent Place) évoquée par le synthétiseur. Les musiciens nous transportent dans un autre monde et l’on a rapidement l’impression de flotter dans les airs du Paradis. Shadows of Dawn fait partie de ces disques qui rendent les drogues inutiles, car la musique ici a des effets bien plus vaporeux et bénéfiques.

Avec un tel talent et des mélodies plus belles les unes que les autres, Peter PHIPPEN, qui est aussi enseignant, s’est hissé rapidement au niveau des plus grands flûtistes amérindiens avec lesquels il a partagé la scène, R. Carlos NAKAI, COYOTE OLDMAN, Xavier QUIJAS YXAYOTL.. Il poursuit désormais sa carrière en enregistrant pour le label Promotion Music Records.

Site : www.peterphippen.com

Labels : www.canyonrecords.com et www.musicspecialties.com

Sylvie Hamon

 

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