THE OVERLOOKERS – Teenage Wet Dreams

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THE OVERLOOKERS – Teenage Wet Dreams
(BOREDOMproduct)

Le très excellent label synthpop BOREDOMproduct continue de nous gratifier de ses fabuleux albums qu’il sort régulièrement. Et voici donc que celui-ci vient de mettre à son catalogue, déjà riche de véritables trésors synthétiques, l’album de THE OVERLOOKERS, Teenage Wet Dreams, très attendu depuis la sortie en septembre 2018 du tout à fait étonnant et réussi EP, Driving Fast. Ce dernier nous a été présenté sous une forme quelque peu mystérieuse, notamment concernant l’identité des musiciens composant THE OVERLOOKERS. Cet EP était également illustré tel une affiche de cinéma, avec bien en vue la roue d’une bagnole américaine de rêve des années 50, ce qui était aussi inhabituel que plaisant à l’oeil, aspect que repend, d’une plus belle façon encore, l’album Teenage Wet Dreams dont il va être question maintenant.
Le titre de l’EP, Driving Fast disait déjà tout de son concept. Driving fast, dying slowly. Conduire vite, mourir lentement, au volant de sa Cadillac Eldorado d’un rouge sang éclatant. Tout est dit en une giclée de mots, le sang va couler, nous sommes conviés à un drame déroulé pied au plancher, en rouge et noir, tout espoir écrasé dans un crissement déchiré par la lumière des phares. Le terrible final n’est-il d’ailleurs pas énoncé dans ces lignes ? : « I see a car crash in slow motion, a mix of steel and flesh. » Je suppose qu’il s’agit du pauvre gars dans la bagnole qui s’observe avec un certain détachement se crasher comme dans un film au ralenti, sa chair se mélangeant peu à peu à l’acier. Conduire vite, mourir lentement, tout est clair. On se croirait là dans un film fantastique. Notons que nous quittons par la même occasion le côté gentiment romantique d’un James Dean pour entrer à toute allure dans le domaine nettement plus sombre d’un Crash à la CRONENBERG.

D’accord, OK, tout cela est bien joli, mais musicalement c’est comment ? Comme j’ai déjà eu maintes fois l’occasion de l’écrire, c’est toujours un véritable honneur pour moi de chroniquer la sortie prochaine d’une production réalisée par BOREDOMproduct. J’admire le boulot à chaque fois monstrueux, je savoure le résultat à chaque fois somptueux. Là, c’est idem pareil itou. Rectification, non, ici c’est encore mieux. Parce que les gars, c’est évident, tout en bossant comme des damnés sur ce gros projet, ils y ont pris en même temps un plaisir de dément. C’est la musique… en cinémascope !

Même si le synopsis est des plus noirs. « On ne fait pas de bons films avec de bons sentiments. » est une phrase classique, et véridique ! Alors écoutons Speak To The Devil et plongeons-nous sans fausse honte dans l’obscurité du récit proposé. C’est d’abord une dualité plaisir/souffrance qui est exposée. « Luxury, she takes you for a ride. Debauchery, feel the pain inside. » « La luxure, elle t’emmène pour une virée. La débauche, sens la douleur à l’intérieur. » Puis vient le vrai propos, abyssal. « Struggle with yourself. Time to kill the pain. » « Lutte contre toi-même. Il est temps de tuer la souffrance. ». Teenage Wet Dreams conclut l’album. Un chant apaisé, presque lent.
 
« It’s all right, no need to worry, the fear is gone… » « Tout va bien, plus la peine de t’inquiéter, la peur a disparue… ». On y parle aussi de plaisir solitaire. « Your self pleasure will get you higher… » « Ton plaisir solitaire t’emmèrera plus haut… » Plus haut. Car ce plaisir solitaire, assumé, encore que secret, succède aux bien involontaires rêves humides. « Teenage wet dreams are gone for good now, so take your time… » « Les rêves humides d’adolescent sont loin maintenant, alors prends ton temps… » Le passage à l’âge adulte, avec ses nouveaux plaisirs. Un happy end en quelque sorte…

Je n’ai pas encore parlé des auteurs de cet EP Driving fast devenu le plus que superbe album Teenage Wet Dreams, THE OVERLOOKERS. Comme je le disais dès le départ, c’était un peu la plaisante énigme de l’EP. Cependant, quelques indices décisifs avaient été semés. Deux noms d’albums, Lost In Space et Poladroid. Le premier est le fruit du duo mixte formant FORETASTE, du très lourd, et l’autre est l’œuvre de DEKAD, soit plus exactement de Jean-Benoît LACASSAGNE, du très gros calibre aussi. Voici donc une excellente première, l’association pour un album de deux des géants du label synthpop BOREDOMproduct, Jean-Benoît LACASSAGNE et XY de FORETASTE. Et quel album ! Wow, franchement, j’en redemande sans fin des albums de cette extraordinaire qualité-là !

Frédéric Gerchambeau

Lire notre entretien avec THE OVERLOOKERS.

Site : https://www.facebook.com/theoverlookersmusic/

Label : https://www.boredomproduct.fr/

 

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