ZAO – In Tokyo

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ZAO – In Tokyo
(Musea)

Comme beaucoup de groupes de sa génération, ZAO a lui aussi été contaminé par le virus de la reformation. C’était en 2004, la paire pensante du groupe, le pianiste Faton CAHEN et le saxophoniste Yochk’o SEFFER – pourtant pas à cours de projets dans leurs carrières respectives – remettaient le navire à flots en recrutant le bassiste Gérard PRÉVOST, qui avait déjà participé à ZAO dans les années 1970, et le batteur-percussionniste François CAUSSE, que l’on a pu voir jouer aux côtés de Yochk’o, dans le Pierre MOERLEN’S GONG ou encore chez OFFERING.

Ce n’est pas la première fois que ZAO se reforme : il y avait déjà eu une première tentative pour un concert donné à l’occasion de la réédition en CD du premier album (Z=7L), puis une seconde tentative (avec Dominique BERTRAM,Patrick TILLEMAN et Jean-My TRUONG) qui a accouché de l’album Akhenaton, resté sans suite. Mais cette fois, il s’agissait pour ZAO de revenir le plus près possible de sa première mouture, qui comportait une chanteuse.

Dans l’impossibilité de faire revenir Mauricia PLATON, le choix de SEFFER et CAHEN s’est porté sur une jeune chanteuse, Cynthia SAINT-VILLE. Avec elle, il leur a été possible de revisiter le répertoire de Z=7L, mais aussi de donner de nouveaux arrangements aux morceaux de ses albums subséquents, plus instrumentaux. La nouvelle recrue s’est ainsi emparée des lignes mélodiques de ces thèmes, qu’elle double avec son exceptionnel organe vocal qui tire souvent dans les aigus mais fait aussi preuve de belles nuances.

C’est donc au Japon que ZAO a retrouvé le chemin de la scène en cette année 2004. (Pour être exact, avant cette tournée dans l’archipel nippon, une avant-première a eu lieu en banlieue parisienne, au Triton, où le groupe, une fois de retour du Japon, est retourné donner un premier concert officiel dans le cadre du festival Les Tritonales.)

ZAO jouant à Tokyo, c’était pour le groupe une grande première qu’immortalise cet album, dont le plus grand défaut est de n’être qu’un CD simple. Un double CD aurait en effet permis de restituer le set entier joué ces 4 et 5 juin 2004 dans la capitale japonaise. On doit donc se contenter des huit morceaux sélectionnés, qui totalisent quand même 73 minutes de musique live et résument brillamment le répertoire des quatre premiers albums de ZAO. Dans les années 1970,le groupe n’avait pas publié de disque live, il sera au moins revenu pour combler cette lacune.

Distillant son cocktail de jazz-rock-zeuhl mâtiné d’influences est-européennes, ZAO était ce soir-là en bonne forme, offrant ses plus belles compositions à tiroir bourrées de breaks multiples et de mesures impaires et leur faisant bénéficier de l’expérience de l’improvisation éprouvée des années durant par les deux compères Faton et Yochk’o, et que viennent nourrir de leur groove capiteux la section rythmique PRÉVOST/CAUSSE.

La tournée ayant été organisée par le label japonais Poseidon Records, celui-ci en a profité pour recommander au groupe la participation de l’un de ses poulains, Akihisa TSUBOY, le violoniste attitré du groupe de jazz-rock KBB. Ça tombait bien, il manquait justement un violoniste dans la formation actuelle de ZAO ! Intervenant sur quelques morceaux, le Japonais a su se fondre dans l’univers de ZAO, n’hésitant pas à se faire incendiaire par endroits.

Et maintenant que ZAO a son disque live (tiens au fait, il ne devait pas y avoir un DVD aussi ?), que lui reste-t-il à faire ? Un nouvel album, bien sûr ! Si, si, le groupe s’est déjà mis au travail…

Stéphane Fougère

Label : www.musearecords.com

(Chronique originale publiée dans
TRAVERSES n°22 – juillet 2007)

 

 

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