RED CARDELL – Cardelectro

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RED CARDELL – Cardelectro
(Kashabar / Avel Ouest / Coop Breizh)

On se souvient que l’album live La Scène, paru avant celui-ci, présentait le double avantage de retrouver quelques fleurons du répertoire scénique du trio breton tout en affichant une volonté manifeste de renouvellement sonore, avec notamment l’arrivée du batteur Manu MASKO, féru d’électronique. Sur 27 morceaux joués sur scène, seulement 11 figuraient sur le disque. On pouvait donc s’attendre à un « volume 2 », puis on a entendu parler d’un album de remixes… Au bout du compte, RED CARDELL nous livre un nouvel opus entièrement conçu à partir des bandes non utilisées pour l’album live.

C’est bien ce qui fait toute la particularité de ce Cardelectro, produit par Patrick KIFFER, le manager du groupe, et par le guitariste quimpérois Patrice MARZIN, qui ont pris ici un son, ici un riff, là un motif harmonique, là encore une phrase rythmique et les ont trafiqués, remodelés pour aboutir à de nouvelles structures de chansons sur lesquels Jean-Pierre RIOU, Jean-Michel MOAL et Manu MASKO ont écrit de nouveaux textes, des mélodies neuves…

C’est donc les possibilités offertes par le studio et l’ordinateur qui ont avant tout guidé la création de Cardelectro. Si le « making-of » de cet album relève d’une démarche expérimentale pour le groupe, le résultat reste du RED CARDELL pur jus.

Tout ce qui faisait l’univers « cardellien » (inspiration traditionnelle bretonne, chanson française, rock, échos orientaux…) est bien là, tout juste « relifté » à coup de « beats » technoïdes pas si butés que ça, des guitares acérées et des nappes qui creusent l’horizon, avec ça et là des stridences de bombarde, de capiteuses déambulations « accordéonneuses », des touches de saxo et des pincements de dulcimer, réels ou virtuels…

Les ponts instrumentaux sont plus prépondérants que de coutume, climats et rythmes ont des reliefs plus saillants, sans que soient pour autant sacrifiés les textes de Jean-Pierre RIOU.

Ces derniers sont toutefois plus dépouillés, plus urgents, mais préservent leur ésotérisme de façade (à charge pour chacun de les déchiffrer, comme d’hab’). Enfin, la voix n’a jamais été aussi claire. La production est impeccable et le visuel du CD est étonnant d’abstraction. Il est dommage qu’une plus grande attention n’ait pas été accordée au livret proprement dit, qui intervertit l’ordre de deux morceaux et en oublie de publier le texte du morceau Tamm Tamm.

Il était tentant de ne voir en Cardelectro qu’un essai hasardeux un peu à part dans la discographie du groupe. Il s’inscrit en fait pleinement dans le parcours et l’évolution de celui-ci, et des morceaux comme Poker ou Pogo Tamm Tamm pourraient fort bien s’intégrer dans la set-list live de RED CARDELL. Quoi qu’il en soit, ne zappez pas ce Cardelectro revigorant !

Druidix

Site : www.redcardell.com

(Chronique originale publiée dans
ETHNOTEMPOS n°13 – septembre 2003)

 

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