William EATON : Un artisan-musicien de l’Arizona

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William EATON

Un artisan-musicien de l’Arizona

Guitariste, compositeur et luthier, William EATON fait partie de cette nouvelle génération de musiciens qui savent tout faire… et même plus : il fabrique lui-même ses instruments.

Il a construit sa première guitare en 1972 et a passé plusieurs années à apprendre et à enseigner la fabrication des guitares dans une école de luthiers à Phoenix. Depuis, il est devenu très célèbre dans l’art de créer et de confectionner des instruments à cordes uniques, et de surcroît très beaux. Une guitare standard est la base, parée de quelques ornements dont il a le secret. Il ajoute une harpe et des cordes de basse pour la « harp-guitar » et la « koto-harp-guitar ». Son « O’ele’n strings » possède deux rangées de cordes et un son proche du sitar indien.

Également compositeur, se produisant en solo ou avec différentes combinaisons de musiciens, William a joué avec plusieurs formations classiques et de musique de chambre, dont le Nouveau West Chamber Orchestra et le Nebraska Chamber Orchestra.

Il a réalisé plusieurs disques solo chez Canyon Records, dont Tracks we Leave, inspiré par les cultures du Sud-OuestWisdom Tree et Where Rivers Meet, sur lesquels il est accompagné par une formation variable : R. Carlos NAKAI ou Robert TREE CODY (flûtes amérindiennes), Claudia TULIP (flûte européenne), Rich RODGERS (shakuhachi, congas, percussions), Arvel BIRD (violon), Udi AROUH (guitare, tablas), William CLIPMAN (percussions)...

Ses disques les plus distribués restent ses duos avec R. Carlos NAKAI, célèbre flûtiste Navajo : d’abord Carry the Gift, duo de flûte, lyre ou guitare-harpe, inspiré par l’harmonie des plaines et des canyons ; puis le superbe Winter Dreams, qui contient de nouveaux arrangements de mélodies de Noël, dont les célèbres Greensleeves et Silent Night sur lequel ils sont accompagnés par une chorale Navajo, ainsi qu’une composition originale des deux musiciens ; enfin, ils enregistrent Ancestral Voices, agrémenté du chant de Carlos NAKAI et d’une guitare-synthé sur certains morceaux, avec la participation des BLACK LODGE SINGERS, groupe traditionnel Blackfeet sur Earth Chant et Many Flags ; ce dernier disque a été nommé en 1994 pour les « Grammys » comme l’un des meilleurs albums folk.

William EATON a également formé en 1995 un trio avec Carlos NAKAI (flûtes) et Will CLIPMAN (percus), dont l’album, Feather, Stone, Light, possède une instrumentation représentative des cinq continents, notamment pour les percussions (djembe, pow-wow drums, tablas, « bois d’arc sticks », congas…).

Accompagné par sa femme, la danseuse Christine LAMB, il élabore des programmes pour les écoles à travers l’Arizona, subventionnés par l’Arizona Commission of Arts. C’est au sein de cette institution que William a rencontré d’autres artistes-enseignants (Will CLIPMAN, Keith JOHNSON…) qu’il a retrouvés pour former en 1996 le WILLIAM EATON ENSEMBLE, groupe de musique contemporaine mêlant instruments indigènes, classiques et modernes, et bien sûr de sa fabrication, comme ce superbe « spiral clef » qui figure sur la pochette de l’album Naked in Eureka.

Le WILLIAM EATON ENSEMBLE est composé de :

Allen AMES, un violoniste qui a joué dans de nombreux ensembles en Arizona (The Arizona Opéra…), des groupes pop et jazz … Il fait partie de Camerata Sonora Baroque Ensemble, dans lequel il joue de différents types de violons, à cinq ou six cordes. Il est aussi reconnu comme fabricant de violons.

Will CLIPMAN, percussionniste de renom et spécialiste des percussions indigènes. Il joue dans JACKALOPE, groupe de « jazz navajo » formé par Carlos NAKAI. Il est également compositeur, professeur, poète, conteur et confectionne des masques.

Keith JOHNSON, qui a étudié les tambours africains de différents pays (Nigéria, Sénégal et Ghana) avant de se produire en Europe et aux États-Unis. Il fabrique lui aussi ses instruments, ainsi que des bijoux, et enseigne la culture africaine en Arizona.

Mary REDHOUSE, une bassiste et chanteuse Navajo, connue dans différents styles (country, blues, jazz et trad’). Elle possède une voix exceptionnelle et imite parfaitement cris d’animaux et chants d’oiseaux. Elle a réalisé, en famille, un album jazz, Urban Indian, chez Canyon Records également.

Claudia TULIP, qui a étudié la flûte européenne et qui est aussi à l’aise dans le domaine classique que dans le jazz. Elle fait une apparition dans Good Morning America et a joué pour une série sur les sites sacrés à travers le monde. 

Lire la chronique du CD, Naked in Eureka

Sylvie Hamon
Photos du livret : John Running et Larry Lindahl
(Article original publié dans
ETHNOTEMPOS n° 1, novembre 1997)

 

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